L’intelligence artificielle suscite beaucoup d’inquiétudes, et je comprends pourquoi. Certains s’en servent pour des desseins moins honorables : générer du contenu sans âme, automatiser des créations de masse ou encore se passer complètement de l’effort créatif. Ces dérives existent, et je ne suis pas naïf à leur égard. Mais pour moi, l’IA reste ce qu’elle a toujours été : un outil, ni plus, ni moins. Comme la machine à écrire a révolutionné l’écriture, puis le traitement de texte, l’IA n’est qu’une autre étape. Un peu comme consulter un ami expert ou plonger dans la vaste base de connaissances d’internet, elle m’aide à peaufiner mes textes tout en restant maître de mon travail.

Utiliser l’IA, ça veut dire que tu ne fais rien toi-même ?
Pas du tout. L’IA est un outil, comme un correcteur orthographique, un dictionnaire, ou même une conversation avec un ami. Elle ne « crée » pas à ma place. Chaque idée, chaque personnage, chaque intrigue est le fruit de mon imagination. L’IA m’aide à structurer mes pensées, à fluidifier des paragraphes ou à surmonter des blocages créatifs, mais l’essence de l’œuvre est à 100% mienne.
Mais si l’IA t’aide à structurer tes textes, où est ton travail d’auteur ?
L’IA m’aide à voir des choses sous un autre angle, un peu comme un assistant. Elle peut suggérer des ajustements, mais je suis celui qui décide si je garde ou non ces idées. C’est moi qui façonne le texte final, qui choisis les mots qui résonnent, et qui donne vie à l’histoire.
L’IA pourrait-elle finir par écrire ton livre à ta place ?
Non, et c’est là tout le cœur du problème. L’IA ne peut pas comprendre l’émotion humaine, l’humour subjectif, ni les nuances personnelles qui rendent chaque œuvre unique. Elle ne fait que traiter des données et proposer des suggestions. Mon rôle en tant qu’auteur est de puiser dans mon expérience et ma créativité pour raconter une histoire qui a du sens, ce que l’IA ne peut pas faire.
N’as-tu pas peur que l’IA devienne une béquille ?
Non, parce que je sais où sont mes forces et mes faiblesses en tant qu’auteur. Je ne me considère pas comme un virtuose de la technique littéraire. Ce qui m’anime, c’est la créativité, la capacité à observer, à comprendre la psychologie humaine, et à bâtir des histoires riches et complexes. Je préfère me concentrer sur cet aspect-là, et laisser l’IA m’aider à gagner du temps sur des détails techniques. Si je passais des heures à peaufiner des phrases, je me sentirais ralenti là où je trouve vraiment du plaisir : dans la création pure de mes univers et de mes personnages. L’IA me permet d’être plus libre et plus rapide pour ce qui me passionne vraiment.
Que réponds tu à ceux qui pensent que l’IA va tuer la créativité humaine ?
Je pense que c’est une peur irrationnelle. Tout au long de l’histoire, de nouveaux outils ont été inventés qui semblaient menacer des formes d’art – de la photographie à la peinture, du cinéma à la scène. Pourtant, à chaque fois, ces outils ont été intégrés et utilisés pour enrichir la créativité humaine. L’IA n’est qu’un autre outil dans cette continuité.
En tant qu’auteur, mon travail reste de créer, de façonner des histoires qui captivent et touchent les lecteurs. L’IA ne fait que m’aider à être plus efficace, mais elle ne remplacera jamais la créativité humaine, ma sensibilité . Elle n’est qu’un outil parmi d’autres, et l’histoire que vous lisez reste entièrement la mienne.

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